« L’écriture comme territoire / langue comme pays »
Déposer une lettre au sol et laisser la danse s’imprégner de sa graphie. Duo entre un danseur et une plasticienne, cette performance part du motif de l’alphabet Tamoul pour faire naître un langage dansé authentique. La question de l’écriture est essentielle. Elle renvoit à un questionnement profond qui déjoue la simple quête identitaire. Etre Tamoul, c’est appartenir à une langue et non à un territoire. Mais au-delà de l’appartenance construite, quelle identité se dépose dans un corps ? Comment laisser percevoir un patrimoine du « bougé corporel », l’incarnation d’un vécu ? Les lettres ont d’abord été lues dans les gestes et les déplacements de Sarath Amarasingam. Et comme une provocation à ces gestes imprégnés d’écriture, les lettres sont venues s’inscrire au sol. La raison du duo avec Sophie Tible Cadiot commence ici, dans la confrontation de deux gestes, de deux langages : Tracer – Danser. Cette confrontation permet l’émergence du langage authentique du danseur. La question de l’identité n’est plus « qu’est-ce qui m’appartient ? » mais « qu’est ce qu’il me reste encore ? »
Les lieux privilégiés de cette performance sont les lieux de passage comme les halles d’entrée (EMA de Vitry et Festival Confidences à l’Université Paris 8…) Chaque performance nous donne l’occasion d’inviter un musicien-improvisateur pour interpréter le tracé des lettres comme des partitions musicales.